Я ее любил. Я его любила / Je l'aimais
Книга для чтения на французском языке
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Новинка
Тематика:
Французский язык
Издательство:
КАРО
Автор:
Гавальда Анна
Год издания: 2024
Кол-во страниц: 192
Дополнительно
Вид издания:
Художественная литература
Уровень образования:
Дополнительное образование
ISBN: 978-5-9925-1954-9
Артикул: 850705.01.99
Творчество Анны Гавальда сразу было принято читателями, и она стала обладателем литературной премии Франции «Кровь в чернильнице» и Гран-при RTL за лучший роман на французском языке. Роман «Я ее любил. Я его любила» — это, конечно, рассказ о любви, но не только. Еще и о браке, семье и о непростом, главном выборе в жизни. …Примерный семьянин встречает ту самую, единственную любовь всей своей жизни. И вот теперь, когда
чудо любви настигло героя — что с этим делать дальше? Бронировать номера отелей по всему миру, не зная, удастся ли увидеться с ней, будет ли время только до рассвета, или это счастье быть рядом с любимым человеком
продлится на пару дней… Какой выбор сделал герой? И почему эту историю, таившуюся в его памяти более двадцати лет, он решил рассказать своей невестке?
Тематика:
ББК:
УДК:
- 373: Дошкольное воспитание и образование. Общее школьное образование. Общеобразовательная школа
- 821: Художественная литература
ОКСО:
- ВО - Бакалавриат
- 45.03.01: Филология
- 45.03.02: Лингвистика
ГРНТИ:
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HISTOIRE D’AMOUR
УДК 372.8 : 821.133.1.0 ББК 81.2 Фр-93 Г12 Гавальда, Анна. Г12 Я ее любил. Я его любила : книга для чтения на французском языке / А. Гавальда. — СанктПетербург : КАРО, 2024. — 192 с. — (Histoire d’amour). ISBN 978-5-9925-1954-9. Творчество Анны Гавальда сразу было принято читателями, и она стала обладателем литературной премии Франции «Кровь в чернильнице» и Гран-при RTL за лучший роман на французском языке. Роман «Я ее любил. Я его любила» — это, конечно, рассказ о любви, но не только. Еще и о браке, семье и о непростом, главном выборе в жизни. …Примерный семьянин встречает ту самую, единственную любовь всей своей жизни. И вот теперь, когда чудо любви настигло героя — что с этим делать дальше? Бронировать номера отелей по всему миру, не зная, удастся ли увидеться с ней, будет ли время только до рассвета, или это счастье быть рядом с любимым человеком продлится на пару дней… Какой выбор сделал герой? И почему эту историю, таившуюся в его памяти более двадцати лет, он решил рассказать своей невестке? УДК 372.8 : 821.133.1.0 ББК 81.2 Фр-93 © КАРО, комментарий, словарь, оформление, 2024 ISBN 978-5-9925-1954-9
Je l’aimais Roman
— Qu’est-ce que tu dis ? — Je dis que je vais les emmener. Ça leur fera du bien de partir un peu… — Mais quand ? a demandé ma belle-mère. — Maintenant. — Maintenant ? Tu n’y penses pas… — J’y pense. — Enfin, mais qu’est-ce que ça veut dire ? Il est presque onze heures ! Pierre, tu… — Suzanne, c’est à Chloé que je parle, Chloé, écoute-moi. J’ai envie de vous emmener loin d’ici. Tu veux bien ? — … — Tu crois que c’est une mauvaise idée ? — Je ne sais pas. — Va chercher tes affaires. Nous partirons quand tu reviendras. — Je n’ai pas envie d’aller chez moi. — Alors n’y va pas. On se débrouillera sur place. — Mais vous ne… 5
— Chloé, Chloé, s’il te plaîƸt… Fais-moi confiance. Ma belle-mère protestait encore : — Mais enfin ! Vous n’allez pas réveiller les petites maintenant quand même ! La maison n’est même pas chauffée ! Il n’y a rien là-bas ! Il n’y a rien pour elles. Elles… Il s’était levé. * Marion dort dans son siège auto, le pouce au bord des lèvres. Lucie est roulée en boule à côté. Je regarde mon beau-père. Il se tient droit. Ses mains agrippent le volant. Il n’a pas dit un seul mot depuis que nous sommes partis. Je vois son profil quand nous croisons les feux d’une autre voiture. Je crois qu’il est aussi malheureux que moi. Qu’il est fatigué. Qu’il est déçu. Il sent mon regard : — Pourquoi tu ne dors pas ? Tu devrais dormir tu sais, tu devrais abaisser ton siège et t’endormir. La route est encore longue… — Je ne peux pas, je lui réponds, je veille sur vous. Il me sourit. C’est à peine un sourire. — Non… c’est moi. 6
Et nous retournons dans nos pensées. Et je pleure derrière mes mains. Nous sommes garés devant une stationservice. Je profite de son absence pour interroger mon portable. Aucun message. Bien sûr. Suis-je bête. Suis-je bête… J’allume la radio, je l’éteins. Il revient. — Tu veux y aller ? Tu veux quelque chose ? J’acquiesce. Je me trompe de bouton, mon gobelet se remplit d’un liquide écœurant que je jette aussitôt. Dans la boutique, j’achète un paquet de couches pour Lucie et une brosse à dents pour moi. Il refuse de démarrer tant que je n’ai pas baissé mon dossier. * J’ai rouvert les yeux quand il a coupé le moteur1. — Ne bouge pas. Reste là avec les filles tant qu’il fait encore chaud. Je vais brancher 1 il a coupé le moteur — он заглушил мотор 7
les radiateurs électriques dans votre chambre. Je reviendrai vous chercher. Encore prié mon portable1. À Ʊ quatre heures du matin… Suis-je bête. Impossible de me rendormir. Nous sommes toutes les trois couchées dans le lit de la grand-mère d’Adrien. Celui qui grince affreusement. C’était le nôtre. Nous faisions l’amour en remuant le moins possible. Toute la maison savait quand vous bougiez un bras ou une jambe. Je me souviens des sous-entendus de Christine lorsque nous étions descendus le premier matin. Nous rougissions au-dessus de nos bols et nous nous tenions la main sous la table. Nous avions retenu la leçon. Nous nous prenions le plus discrètement du monde2. Je sais qu’il va revenir dans ce lit avec une autre que moi, et qu’avec elle aussi, il soulèvera ce gros matelas et le jettera par terre quand ils n’en pourront plus. 1 Encore prié mon portable. — (Я) снова посмотрела на телефон. 2 se prendre — здесь: заниматься сексом 8
C’est Marion qui nous réveille. Elle fait courir sa poupée sur ledredon en racontant une histoire de sucettes envolées. Lucie touche mes cils : « Tes yeux sont tout collés ». Nous nous habillons sous les draps parce qu’il fait trop froid dans la chambre. Le lit qui gémit les fait rire. Mon beau-père a allumé un feu dans la cuisine. Je l’aperçois au fond du jardin qui cherche des bûches sous l’appentis. C’est la première fois que je me retrouve seule avec lui. Je ne me suis jamais sentie à l’aise en sa compagnie. Trop distant. Trop mutique. Et puis tout ce qu’Adrien m’en a dit, la difficulté de grandir sous son regard, sa dureté, ses colères, les galères de l’école. Pareil avec Suzanne. Je n’ai jamais rien vu d’affectueux entre eux. « Pierre n’est pas très démonstratif, mais je sais ce qu’il éprouve pour moi », m’avait-elle confié un jour alors que nous parlions d’amour en équeutant les haricots. Je hochais la tête mais je ne comprenais pas. Je ne comprenais pas cet homme qui s’économisait et réfrénait ses élans1. Ne rien montrer de 1 réfrénait ses élans — сдерживал свои порывы 9
peur de se sentir affaibli, je n’ai jamais pu comprendre ça. Chez moi, on se touche et on s’embrasse comme on respire. Je me souviens d’une soirée houleuse dans cette cuisine… Ma belle-sœur Christine se plaignait des profs de ses enfants, les disait incompétents et bornés. De là, la conversation avait glissé sur l’éducation en général et puis la leur en particulier1. Et le vent avait tourné. Insidieusement. La cuisine s’était transformée en tribunal. Adrien et sa sœur en procureurs, et, dans le box des accusés, leur père. Quels moments pénibles… Si encore la marmite avait explosé, mais non2. Les aigreurs avaient été refoulées et l’on avait évité le gros clash en se contentant de lancer quelques piques assassines. Comme toujours. Comment cela eût-il été possible de toute façon ? Mon beau-père refusait de descendre dans l’arène. Il écoutait les remarques acerbes de ses enfants sans jamais y répondre. « Vos critiques glissent sur moi comme sur les plumes 1 puis la leur en particulier — потом на их (собственное) 2 Si encore la marmite avait explosé, mais non. — Не хватало еще только, чтобы котел взорвался, но нет. 10