Бенуа Дютертр. Путешествие во Францию. Benoît Duteurtre. Le voyage en France
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Тематика:
Французский язык
Издательство:
ФЛИНТА
Составитель:
Баранова Елена Геннадьевна
Год издания: 2017
Кол-во страниц: 258
Дополнительно
Вид издания:
Учебное пособие
Уровень образования:
ВО - Бакалавриат
ISBN: 978-5-9765-3432-2
Артикул: 760167.01.99
Цель пособия — знакомство с бестселлером одного из лучших современных французских романистов Б. Дютертра, активизация и совершенствование навыков чтения, письма и устной речи, приобщение к современной французской культуре. Текст романа снабжен комментарием, системой упражнений, дополнительными текстами, содержащими информацию об авторе и произведении. Для студентов, изучающих французский язык в течение трех-четырех лет.
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БЕНУА ДЮТЕРТР ПУТЕШЕСТВИЕ ВО ФРАНЦИЮ Benoît Duteurtre Le voyage en France Учебное пособие по домашнему чтению Москва Издательство «ФЛИНТА» 2017 2-е издание, стереотипное
УДК 811.133.1(075.8) ББК 81.471.1-9я73 Б46 Р е ц е н з е н т : старший преподаватель кафедры теории и практики французского языка и перевода НГЛУ им. Н.А. Добролюбова Т.С. Цветкова Б46 Бенуа Дютертр. Путешествие во Францию. Benoît Duteurtre. Le voyage en France [Электронный ресурс]: учеб. пособие по домашнему чтению / сост. Е.Г. Баранова. — 2-е изд., стер. — М. : ФЛИНТА, 2017. — 258 с. ISBN 978-5-9765-3432-2 Цель пособия — знакомство с бестселлером одного из лучших современных французских романистов Б. Дютертра, активизация и совершенствование навыков чтения, письма и устной речи, приобщение к современной французской культуре. Текст романа снабжен комментарием, системой упражнений, дополнительными текстами, содержащими информацию об авторе и произведении. Для студентов, изучающих французский язык в течение трехчетырех лет. УДК 811.133.1(075.8) ББК 81.471.1-9я73 ISBN 978-5-9765-3432-2 © Баранова Е.Г., составитель, 2017 © Издательство «ФЛИНТА», 2017
Table des matières Repères biographiques 4 Oeuvres de Benoît Duteurtre 5 Entretien avec Benoît Duteurtre 6 Devoir 1. Chapitre I 11 Devoir 2. Chapitre II (1 partie) 27 Devoir 3. Chapitre II (2 partie) 45 Devoir 4. Chapitre III 63 Devoir 5. Chapitre IV 76 Devoir 6. Chapitre V (1 partie) 91 Devoir 7. Chapitre V (2 partie) 114 Devoir 8. Chapitre VI 137 Devoir 9. Chapitre VII 149 Devoir 10. Chapitre VIII 165 Devoir 11. Chapitre IX 192 Devoir 12. Chapitre X 222 Devoir 13. Chapitre XI 234 Devoir de synthèse 250 Annexe I. Les mots pour le dire 253 Annexe II. Extraits de quelques chansons de Renauld 256
La France est pour chacun ce qu'y laisse son coeur. Alfred de Vigny Repères biographiques Benoît Duteurtre est né le 20 mars 1960 à Sainte-Adresse, dans l'agglomération du Havre, en Normandie où il passe ses premières années. Le Havre réapparaîtra souvent dans ses œuvres à venir. Il est le fils de Jean-Claude Duteurtre et de Marie-Claire Georges, arrière-petit-fils du président René Coty par sa mère. Il partage son temps entre Paris, New York et la Normandie. En 1990 Duteurtre découvre New York et tombe sous le charme. Il expliquera avoir tiré de cette expérience une meilleure compréhension du comportement de la France envers les États-Unis. Auteur d'une dizaine de livres, journaliste pour l'hebdomadaire Marianne, Le Figaro et Paris Match, musicien, critique musical, producteur et animateur d'une émission de radio musicale Étonnez-moi Benoît , membre du comité de lecture des éditions Denoël, Benoît Duteurtre joue sur de nombreux tableaux ! Sa carrière littéraire est favorisée par l'incitation de grands noms de la littérature: à l'âge de quinze ans il montre ses premiers textes à Armand Salacrou, puis Samuel Beckett, auquel il a envoyé quelques textes, lui conseille de publier sa première nouvelle dans la revue Minuit. Mais c'est en 1985, lors de la publication de son premier roman Sommeil perdu qu'il commence à vivre de sa plume. Ce livre lui ouvre les colonnes de la presse, et notamment spécialisée. La musique est la seconde passion de Benoît Duteurte : pianiste de formation, il a créé Musique Nouvelle en Liberté, une association destinée à soutenir les jeunes compositeurs. Il est également producteur à France Musique où il anime chaque samedi matin Etonnez-moi Benoît. Mais depuis 1989, et L'amoureux malgré lui (premier volet d'une comédie sociale moderne), Benoit Duteurtre est surtout connu pour ses romans, traduits dans une dizaine de langues. Côté musique, Duteurtre travaille sur Véronique, une opérette d'André Messager mise en scène par la comédienne Fanny Ardant (2007).
Oeuvres de Benoît Duteurtre Le premier roman de Duteurtre Sommeil perdu (1985) présente un jeune homme dépressif qui quitte bientôt sa ville natale pour vivre à Paris. En 1987 est publié À propos des Vaches, roman qui raconte la vie d'un garçon partagé entre son année scolaire au Havre et ses vacances à la montagne. Le roman L’Amoureux malgré lui est publié en 1989 suivi par Tout doit disparaître (1992). Dans cette œuvre Duteurtre partage à travers son personnage - un jeune homme qui a raté sa vocation de musicien et se lance dans le journalisme - les expériences personnelles de son activité journalistique et de critique musical. Tout doit disparaître révèle également les questions que se pose l'auteur sur la musique contemporaine, en particulier sur l'évolution de la musique classique française de la fin du XXe siècle et les raisons pour lesquelles cette musique ne peut s'attirer un large public. Ces idées seront présentées plus tard dans son essai Requiem pour une avant-garde. Duteurtre s'intéresse aussi au problème posé par l'actuelle nostalgie de la Belle Époque et ses conséquences sur la France d'aujourd'hui. Cette idée réapparaîtra souvent dans ses romans. Le roman Gaieté Parisienne (1996) aborde la communauté gay parisienne. Le héros, un homme bientôt trentenaire, s'inquiète de la monotonie de sa vie. Drôle de temps, une suite de nouvelles publiée en 1997 reçoit le prix de la nouvelle de l'Académie française. Les malentendus (1999) mettent en scène un jeune immigré arabe, une femme chef d'entreprise, un jeune homme étudiant de Sciences-Politiques et un handicapé homosexuel, dont les parcours se croisent et s'influencent. En 2001 le roman Le Voyage en France reçoit le Prix Médicis. Service Clientèle (2003) est une série de courts chapitres qui aborde les difficultés que chacun peut rencontrer face aux assistances commerciales et techniques des entreprises qui vendent des téléphones mobiles, des tickets d'avions ou des connexions Internet.
La Rebelle (2004) présente la vie d'une présentatrice télévisée, de gauche mais néanmoins carriériste et les évènements qui vont l'amener à rencontrer un jeune Égyptien informaticien et homosexuel, un escroc et le PDG d'une grande entreprise française. La comédie musicale de Jérôme Savary Vive l'Opéra-Comique dont le texte a été écrit par Duteurtre est présentée à Paris au Théâtre national de l'Opéra Comique en Mars 2004. En 2005 est publié le roman La Petite Fille et la cigarette qui voit la descente aux enfers d'un fonctionnaire et les conséquences qu'entraîne la dernière demande d'un condamné à mort. Chemin de fer (2006) présente le journal intime d'une femme d'une cinquantaine d'années qui partage sa vie entre sa brillante carrière à Paris et son amour pour une petite masure dans un village de montagne où elle essaie de vivre coupée du monde moderne. Le dernier roman La cité heureuse (2007) se déroule dans le quartier historique d'une grande ville d'Europe, entièrement privatisé et racheté par une multinationale de loisirs - avec les habitants pour partenaires et pour employés. Dans cette "cité heureuse" rebaptisée Town Park, le déguisement est de rigueur, du quartier impressionniste où l'on porte des chapeaux de canotier au quartier médiéval où les femmes filent la laine devant le rouet... Ma belle époque (2007) rassemble un choix de chroniques de Benoît Duteurtre parues dans la presse depuis une quinzaine d'années. Les pieds dans l'eau (2007) est un récit autobiographique mêlant observation sociale, humour et poésie. Entretien avec Benoît Duteurtre par Brigit Bontour La rencontre avec Benoît Duteurtre se passe un matin triste et pluvieux dans le grand salon gris des éditions Gallimard. Pourtant, en quelques minutes, ce grand
garçon chaleureux réussit à transformer l'atmosphère morose en un moment délicieux et passionné. Visiblement heureux du succès rencontré par son roman Le Voyage en France, il apprécie d'en parler et d'en expliquer certains points. - De quel fait êtes-vous parti pour écrire ce roman : faits divers, élément biographique? - Plusieurs choses sont liées : il y a d'abord mes souvenirs d'adolescent au Havre. Mes rêveries en voyant les bateaux partir pour l'Amérique. Ensuite, la découverte de New York, il y a dix ans, ville où j'ai trouvé certaines ressemblances avec le Havre : Par exemple, le port un peu délabré, les odeurs maritimes. Pour les personnages, j'ai cherché longtemps, avant de trouver le fil conducteur qui me permettrait de mêler fiction et autobiographie. Le seul personnage du narrateur ne me permettait pas de parler de la découverte de la France avec cet esprit neuf et enthousiaste qui caractérise David, le jeune Américain. De même que lui, pris tout seul, ne me permettait pas non plus d'exprimer la lassitude du personnage de quarante ans. J'ai aimé raconter cette histoire à travers deux personnages, alors que généralement les romans ne comportent qu'un héros principal. Dans Le Voyage en France, ils sont à égalité. Une autre caractéristique du livre est que rien ne se passe de spécial après la rencontre entre les deux protagonistes : ils se rencontrent par hasard, se perdent de vue, se retrouvent sans que le propos du livre ou l'histoire en soit changé. J'ai beaucoup aussi écrire sur des modes différents : celui du conte au début du roman, avec la fée qui apparaît à David. L'auto-fiction avec le narrateur ou encore le fantastique et les deux personnages vieillis de Hitler ou De Gaulle. - Vous sentez-vous proche d'un personnage en particulier, ou êtes-vous la synthèse des deux ? - David est une sorte de miroir inversé de ce que j'étais en découvrant Paris à dix-huit ans, avec cette même fraîcheur, cette même naïveté. Un état d'esprit que j'ai retrouvé en arrivant à New York pour la première fois. En fait, c'est la découverte qui génère ce sentiment, et ce quel que soit l'âge.
Le personnage de quarante ans est plus sombre, il possède un peu de moi, mais à la différence que je vois plus le bon côté des choses, que j'essaie de faire intervenir l'humour le plus possible. - Ophélie Bohème et le monde des JMG vous sont-ils familiers ? - Des Ophélie Bohème, j'en ai rencontré plusieurs, mais je suis surtout fasciné par les mythomanes. Je voulais en décrire une, afin d'essayer de les comprendre. Elle fait partie des précaires de l'art. J'ai opposé cette catégorie de gens à ceux qui sont bien installés, reconnus. Il s'agit de deux mondes parallèles qui ne se connaissent pas et se côtoient rarement. Jamais, on ne parle des gens comme Ophélie qui vont travailler chez Disney ou faire la statue toute la journée pour vivre. Ceux-là me touchent profondément et je les ai décrits avec une grande indulgence. Contrairement peut-être à mon regard sur les "créateuses", beaucoup plus incisif. Pour les JMG, c'est différent : j'habite dans le quartier de Notre Dame, et j'ai donc pu les observer à loisir. J'ai été subjugué par le côté à la fois primitif de la religion et ses aspirations New-age. Comme je suis en quelque sorte un mécréant, j'ai cherché à faire un lien entre les deux croyances majeures que sont la chrétienté et la sexualité. Une partie de mes lecteurs n'approuve d'ailleurs pas, comme cette dame, qui m'écrit qu'elle a aimé le livre, mais a été choquée par la phrase où Arnaud, le séminariste dit "qu'il y a une forme d'eucharistie dans le cul" ! -Vous aimez la Normandie, êtes-vous aussi fasciné que David par l'impressionnisme? Quel rapprochement peut-on faire avec l'opérette ? Auriez vous aimé vivre à la fin du I9-ème siècle? - En effet, j'aime l'impressionnisme et particulièrement Claude Monet, mais de façon générale, je suis attiré par tout le mouvement artistique du début du vingtième. Il s'agissait alors d'un art ludique, jouisseur, à la recherche du plaisir immédiat. Il y avait un vrai phénomène de bonheur dans l'art à cette époque là. L'opérette en est une de ses facettes, mais pas seulement, je pense par exemple à
la musique de Debussy. Il est difficile de dire que j'aurais aimé vivre à cette époque là, mais je suis sensible à cette atmosphère. - Que reprochez-vous à la France? Est-ce pour mieux dénoncer les travers Français que vous vous faites l'avocat du diable en campant un personnage amoureux de ce pays ? - Je n'ai pas cherché à réaliser un portrait critique de la France, mais bien plus de l'Europe. C'est à dire, un vieux monde tiraillé entre son histoire millénaire et son entrée dans un monde moderne, volontaire, brutal qui n'est pas sa propre création, mais le produit d'une évolution à l'échelle de la planète. Je crois qu'on peut parler d'une "banlieuisation" du monde. Nous sommes entrés dans une ère inconnue où par exemple les jeunes du monde entier rêvent de l'Amérique, portent des vêtements Américains, consomment des films et des Mac do, tout en rejetant parfois très violemment ce pays. David a un coté Candide qui me permet de décrire une France rêvée qui n'est plus et n'a peut-être jamais été. Il va de désillusions en désillusions, mais reste serein en toute occasion, ce qui créée un décalage. Seul un personnage à la fois extérieur et naïf comme lui pouvait provoquer le rire. Et c'est plus cet état d'esprit qui m'a intéressé que la critique de la France en tant que telle. - Pourquoi justement ce recours constant à l'humour ? Est-ce un trait de votre caractère ? ou bien y avez-vous recours pour que l'histoire ne reste pas à une lecture au premier degré beaucoup plus noire ? - Non, j'aime vraiment l'humour et revendique l'étiquette d'auteur à tradition satirique. Un peu dans la lignée de Marcel Aymé. En fait l'humour est un des ressorts de la tradition romanesque, mais je crois qu'en France, on a un peu honte d'être léger, comme si l'on ne pouvait dire quelque chose que dans le drame. Les Anglais ont plus une tradition humoristique avec des gens comme Evelyn Waugh par exemple. - Où et comment écrivez-vous ?
- Plutôt le matin, plutôt à la campagne, en Normandie où je vais tous les week end dans une maison qui ressemble à celle que j'ai décrite dans le Voyage en France. J'écris peu à Paris, car je suis en général pris par d'autres activités. - Comment expliquez-vous que l'on vous compare à Michel Houellebecq alors que vos personnages sont certes des paumés, mais positifs, alors que les siens sont d'une noirceur et d'un désespoir total ? - Houellebecq est plus sombre que moi, c'est sûr, mais en lisant il y a quelques années "Extension du domaine de la lutte", j'ai eu pour la première fois de ma vie l'impression de tomber sur un roman Français auquel j'adhérais de la première à la dernière page. Il est évidemment un écrivain très sombre, mais qui a aussi beaucoup d'humour. Avec de plus, la volonté d'avoir une écriture claire et limpide. Je le compare facilement au Céline du Voyage au bout de la nuit.