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Первое дело Мегре

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Париж, апрель 1913 года. Проходивший по ночной улице молодой музыкант стал свидетелем тревожной сцены — из окна шикарного особняка молодая женщина взывала о помощи. Попытка проникнуть в дом окончилась неудачей, и молодой человек отправился в полицию. Его принял молодой секретарь комиссара Жюль Мегре. Отправляясь по указанному свидетелем происшествия адресу, он не подозревал, что с этого дела начинается его блестящая карьера во французской сыскной полиции. Неадаптированный текст на языке оригинала снабжен словарем и комментариями. Книга предназначена для студентов языковых вузов и всех любителей детективного жанра, владеющих французским языком.
Сименон, Ж. Первое дело Мегре : книга для чтения на французском языке : художественная литература / Ж. Сименон. - Санкт-Петербург : КАРО, 2008. - 288 с. - ISBN 978-5-9925-0159-9. - Текст : электронный. - URL: https://znanium.com/catalog/product/1048643 (дата обращения: 22.11.2024). – Режим доступа: по подписке.
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УДК 372.8
ББК 81.2 Фр93
          С 37

© КАРО, 2008
ISBN 9785992501599

Сименон Ж.
С 37
Первое дело Мегре: Книга для чтения на французском языке. — СПб.: КАРО, 2008. — 288 с.

ISBN 9785992501599.

Париж, апрель 1913 года. Проходивший по ночной улице молодой музыкант стал свидетелем тревожной сцены —
из окна шикарного особняка молодая женщина взывала о
помощи. Попытка проникнуть в дом окончилась неудачей,
и молодой человек отправился в полицию. Его принял молодой секретарь комиссара Жюль Мегре. Отправляясь по указанному свидетелем происшествия адресу, он не подозревал,
что с этого дела начинается его блестящая карьера во французской сыскной полиции.
Неадаптированный текст на языке оригинала снабжен
словарем и комментариями. Книга предназначена для студентов языковых вузов и всех любителей детективного жанра,
владеющих французским языком.

УДК 372.8
ББК 81.2 Фр93

Chapitre 1

LA DÉPOSITION DU FLÛTISTE

Une balustrade noire partageait la pièce en
deux. Du côté réservé au public, il n’y avait
qu’un banc sans dossier, peint en noir lui aussi, contre le mur blanchi à la chaux et couvert
d’affiches administratives. De l’autre côté, il y
avait des pupitres, des encriers, des casiers
remplis de registres énormes, noirs encore,
de sorte que tout était noir et blanc. Il y
avait surtout, debout sur une plaque de tôle,
un poêle en fonte comme on n’en voit plus
aujourd’hui que dans des gares de petites villes, avec son tuyau qui montait d’abord vers
le plafond, puis se coudait, traversant tout l’espace avant d’aller se perdre dans le mur.
L’agent au visage poupin, qui avait déboutonné son uniforme et qui essayait de dormir,
s’appelait Lecœur.

LA PREMIÈRE ENQÊTE DE MAIGRET

L’horloge encerclée de noir marquait une heure vingt-cinq. De temps en temps, le seul bec de
gaz allumé crachotait. De temps en temps aussi,
le poêle, sans raison apparente, se mettait à ronfler.
Dehors, des bruits de pétards, de plus en plus
rares, troublaient parfois le calme de la nuit, ou
la chanson d’un ivrogne, le passage d’un fiacre
dans la rue en pente.
Devant le pupitre de gauche, le secrétaire du
commissariat du quartier Saint-Georges remuait
les lèvres comme un écolier, penché sur un petit
livre qui venait de paraître: Cours de signalement
descriptif (Portrait parlé) à l’usage des officiers et
inspecteurs de police.
Sur la page de garde, une main avait tracé à
l’encre violette, en lettres moulées: J. MAIGRET.
Trois fois déjà, depuis le commencement de
la nuit, le jeune secrétaire du commissariat
s’était levé pour aller tisonner le poêle, et
c’était de ce poêle-là qu’il garderait la nostalgie sa vie durant, c’était le même, ou presque,
qu’il retrouverait un jour au quai des Orfèvres1

1 le quai des Orfèvres — речь идет о набережной Орфевр в Париже, где находится Парижская префектура
полиции

CHAPITRE 1

et que plus tard, quand on installerait le chauffage central dans les locaux de la Police judiciaire2 , le commissaire divisionnaire Maigret,
chef de la Brigade spéciale, obtiendrait de conserver dans son bureau.
On était le 15 avril 1913. La Police judiciaire ne s’appelait pas encore ainsi, mais s’appelait la Sûreté. Un souverain étranger avait
débarqué le matin, en grande pompe, à la gare
de Longchamp, où le président de la République était allé l’accueillir. Les landaus officiels,
flanqués de gardes nationaux en grand uniforme, avaient défilé avenue du Bois1 et dans les
Champs-Elysées entre deux haies de foule et
de drapeaux.
Il y avait eu une grande soirée à l’Opéra, un
feu d’artifice, des cortèges, et la rumeur des distractions populaires commençait seulement à
s’apaiser.
La police était harassée. Malgré les précautions prises, malgré les arrestations préventives,
les accords passés avec certains personnages, réputés dangereux, on avait pu craindre jusqu’au
bout la bombe d’un anarchiste.

1 la Police judiciaire — уголовный розыск

LA PREMIÈRE ENQÊTE DE MAIGRET

Maigret et l’agent Lecœur étaient seuls, à
une heure et demie du matin, au commissariat
de police du quartier Saint-Georges, dans la
calme rue La Rochefoucauld.
Tous deux levèrent la tête en entendant des
pas précipités sur le trottoir. La porte s’ouvrit.
Un homme jeune, essoufflé, regarda autour de
lui, ébloui par la lumière du gaz.
— Le commissaire? questionna-t-il, haletant.
— Je suis son secrétaire, dit Maigret sans
quitter sa chaise.
Il ne savait pas encore que c’était sa première
enquête qui commençait.

L’homme était blond, fluet, avec des yeux
bleus, le teint rose. Il portait un pardessus mastic1 sur son habit noir et tenait à la main un
chapeau melon2, tandis que, de l’autre main, il
tâtait parfois son nez tuméfié.
— Vous avez été assailli par un voyou?
— Non. J’ai tenté de me porter au secours
d’une femme qui appelait à l’aide.
— Dans la rue?

1 un pardessus mastic — прорезиненный плащ
2 un chapeau melon — шляпакотелок

CHAPITRE 1

— Dans un hôtel particulier de la rue Chaptal. Je crois que vous feriez mieux de venir tout
de suite. Ils m’ont flanqué à la porte.
— Qui?
— Une sorte de maître d’hôtel ou de concierge.
— Vous croyez qu’il ne vaudrait pas mieux
commencer par le commencement? Que faisiezvous rue Chaptal?
— Je revenais de mon travail. Mon nom est
Justin Minard. Je suis second flûtiste des Concerts Lamoureux, mais, le soir, je joue à la Brasserie Clichy, boulevard de Clichy. J’habite rue
d’Enghien, juste enface du Petit Parisien1. Je suivais la rue Ballu, puis la rue Chaptal, comme
chaque nuit.
En secrétaire consciencieux, Maigret prenait
des notes.
— Vers le milieu de la rue, qui est presque
toujours déserte, j’ai aperçu une automobile en
stationnement, une Dion-Bouton, dont le moteur tournait. Sur le siège, il y avait un homme vêtu d’une peau de bique grise, le visage

1 Le Petit Parisien — популярная в те годы газета, в
настоящее время не существует

LA PREMIÈRE ENQÊTE DE MAIGRET

presque entièrement caché par degrosses lunettes. Comme j’arrivais à peu près à sa hauteur,
une fenêtre s’est ouverte à un second étage.
— Vous avez noté le numéro de la maison?
— Le 17 bis. C’est un hôtel particulier, avec
une porte cochère. Toutes les autres fenêtres
étaient obscures. Seule la seconde fenêtre, en
commençant par la gauche, était éclairée, celle
qui s’est ouverte. J’ai levé la tête. J’ai aperçu
une silhouette de femme qui a essayé de se pencher et qui a crié: «Au secours.».
— Qu’est-ce que vous avez fait?
— Attendez. Quelqu’un, qui était dans
la pièce, a dû la tirer en arrière. Au même
moment, un coup de feu a éclaté. Je me suis
tourné vers l’automobile que je venais de
dépasser, et celle-ci s’est brusquement mise
en marche.
— Vous êtes sûr que ce n’est pas un bruit de
moteur que vous avez entendu?
— J’en suis certain. Je me suis dirigé vers la
porte et j’ai sonné.
— Vous étiez tout seul?
— Oui.
— Armé?
— Non.

CHAPITRE 1

— Qu’est-ce que vous comptiez faire?
— Mais...
La question déroutait tellement le flûtiste
qu’il ne trouvait rien à répondre. Si ce n’avait
été sa moustache blonde et quelques poils de
barbe, on lui aurait donné seize ans.
— Les voisins n’ont rien entendu?
— Il faut croire que non.
— On vous a ouvert?
— Pas tout de suite. J’ai sonné au moins trois
fois. Puis j’ai donné des coups de pied dans la
porte. À la fin, j’ai entendu des pas, quelqu’un
a enlevé une chaîne, tiré un verrou. Il n’y avait
pas de lumière dans le porche, mais il existe un
bec de gaz juste devant la maison.
Une heure quarante-sept. Le flûtiste avait
de temps en temps un regard anxieux vers
l’horloge.
— Un grand type en costume noir de maître
d’hôtel m’a demandé ce que je voulais.
— Il était tout habillé?
— Mais oui.
— Avec son plastron et sa cravate?
— Oui.
— Et pourtant il n’y avait pas de lumière
dans la maison?

LA PREMIÈRE ENQÊTE DE MAIGRET

— Sauf dans la chambre du second étage.
— Qu’est-ce que vous avez dit?
— Je ne sais plus. Je voulais passer.
— Pourquoi?
— Pour aller voir. Il me barrait le chemin. Je
lui parlais de la femme qui avait appelé par la
fenêtre.
— Il a paru embarrassé?
— Il me regardait durement, sans rien dire,
en me repoussant de tout son corps.
— Et après?
— Il a grommelé que j’avais rêvé, que j’étais
ivre, je ne sais plus au juste, puis il y a eu une
voix dans l’obscurité, comme si on parlait du
palier du premier étage.
— Qu’est-ce qu’on a dit?
— Dépêchez-vous, Louis!
— Alors?
— On m’a bousculé plus fort et, comme je résistais, on m’a envoyé un coup de poing en plein
visage. Je me suis retrouvé sur le trottoir devant la porte fermée.
— Il y avait encore de la lumière au second
étage?
— Non.

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