Полковник Шабер. Красная гостиница
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Тематика:
Французский язык
Издательство:
КАРО
Автор:
де Бальзак Оноре
Год издания: 2016
Кол-во страниц: 224
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Вид издания:
Художественная литература
Уровень образования:
ВО - Бакалавриат
ISBN: 978-5-9925-1100-0
Артикул: 096758.02.99
Предлагаем вниманию читателей два произведения великого французского писателя Оноре де Бальзака «Полковник Шабер» и «Красная гостиница». Книга адресована студентам филологических факультетов, учащимся старших классов гимназий и школ с углубленным изучением французского языка, а также всем любителям литературы, владеющим французским языком.
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HONORE DE BALZAC LE COLONEL CHAOERT L'AUBERGE ROOGE LITTERATURE CLA5SIGJUE Комментарии и словарь А. И. Иванченко, Е.С. Драницыной КАРО Санкт-Петербург
УДК 372.8 ББК 81.2 Фр-93 Б20 Оптовая торговля: в Санкт-Петербурге: ул. Бронницкая, 44. тел./факс: (812) 575-94-39, 320-84-79 е-mail: karopiter@mail.ru, karo@peterstar.ru в Москве: ул. Стахановская, д. 24. тел./факс: (499) 171-53-22, 174-09-64 Почтовый адрес: 111538, г. Москва, а/я 7, е-mail: moscow@karo.net.ru, karo.moscow@gmail.com Интернет-магазины: WWW.BOOKSTREET.RU WWW.MURAVEI-SHOP.RU WWW.LABIRINT.RU WWW.MY-SHOP.RU WWW.OZON.RU Бальзак, Оноре де. Б20 Полковник Шабер. Красная гостиница : книга для чтения на французском языке. — Санкт-Петербург : КАРО, 2016. — 224 с. — (Litterature classique). ISBN 978-5-9925-1100-0. Предлагаем вниманию читателей два произведения великого французского писателя Оноре де Бальзака «Полковник Шабер» и «Красная гостиница». Книга адресована студентам филологических факультетов, учащимся старших классов гимназий и школ с углубленным изучением французского языка, а также всем любителям литературы, владеющим французским языком. УДК 372.8 ББК 81.2 Фр-93 ISBN 978-5-9925-1100-0 © КАРО, 2016
HonorE de Baizac 1799, Tours — 1850, Paris A vingt ans, d’accord avec sa famille, il abandonna ses etudes de droit (poursuivies en travaillant chez un notai-re) pour se consacrer a la litterature. Sans succes, il pu-blia sous divers pseudonymes des romans «noirs» ou sentimentaux, et plusieurs «Physiologies». Mme de Ber-ny, rencontree en 1822, l’introduisit dans la societe aris-tocratique et, surtout, l’aida materiellement. Des tenta-tives financieres hasardeuses (achat d’une imprimerie etc.), des depenses inconsiderees entrainant des dettes enormes rejeterent Balzac vers les lettres. Des lors, pa-rallelement a de multiples aventures sentimentales, a la correspondance tres suivie («Lettres a l’Etrangere») qu’il entretint avec Mme Hanska, riche admiratrice polonaise qu’il epousa en mars 1850, et a sa vie mondaine, il s’adonna, durant vingt annees de labeur, a une creation litteraire intense. Des 1829, «La Physiologie du maria-ge», essai signe de son nom, puis un roman historique, «Le Dernier Chouan» (devenu, en 1841, «Les chouans», lui assurerent la notoriete. Bientot, il concut, et appliqua dans «Le Pere Goriot» (1834) d’abord, le systeme du retour de ses personnages d’un roman a l’autre, procede assurant a son reuvre une organisation synthetique qui en fera «comme un monde complet». Ainsi, outre trente contes (les «Contes drolatiques», 1832-1837) et cinq pie
HonorE de Baizac ces de theatre (dont «Mercadet ou le Faiseur» represente en 1851), Balzac ecrivit quelque quatre-vingt quinze romans ranges sous le titre d’Etudes sociales (devenu, en 1841, «La Comedie humaine»). Balzac a voulu aussi ren-dre compte des «principes naturels» regissant les socie-tes humaines, a partir de revocation de son epoque. Persuade de l’existence d’interferences constantes entre le materiel et l’immateriel, comme entre le milieu et l’hom-me, le physique et le moral, il s’attache notamment a pein-dre les «ravages de la pensee», lorsqu’elle s’assimile a une passion si extreme qu’elle condamne l’etre qui la nourrit avec ses proches (cf. Balthazar Clais). On trouve chez Balzac de ces personnages monomanes qui evoluent au sein d’une societe qui les suscite et les explique (cf. Lucien de Rubempre ou Eugene de Rastignac). Pour Balzac, en ef-fet, «une generation est un drame»: c’est essentiellement la volonte de puissance, servie par l’energie, qui assure le triomphe d’individus comme Vautrin; de meme que, dans cette «reunion de dupes et de fripons» que sont les diffe-rentes classes sociales, le moteur est l’argent, instrument des puissances de la bourse, de la politique et du jour-nalisme. Pour brosser ce tableau de la societe franfai-se (de 1789 a 1848), Balzac adopte l’esthetique realiste: «l’auteur croit fermement que les details constitueront desormais le merite des ouvrages improprement appeles romans». D’ou le soin minutieux donne aux descriptions et aux portraits, preparation lente qui devance le travail de l’imagination de ce «visionnaire passoinne» (Baudelaire): l’observation rend seule possible l’intuition qui donne a Balzac «la faculte de vivre de la vie» du person-nage cree. Ainsi s’est elaboree, en depit d’une expression parfois jugee lourde et emphatique, une reuvre romanesque ouissante «qui est l’observation et qui est l’imagina-tion; qui prodique le vrai [...] et laisse tout a coup entre-voir le plus sombre et le plus tragique ideal» (V. Hugo).
LE COLONEL CHABERT
Le Colonel Chabert parut pour la premiere fois dans la revue hebdomadaire L’Artis-te (20, 27 fevrier, 6 et 13 mars 1832) sous le titre de la Transaction, puis, la meme an-nee, dans le recueil de divers auteurs Sal-migondis (t. I) sous le titre de le Comte Chabert. Plus tard, la nouvelle fut incorporee aux Scenes de la vie parisienne (1835) de Balzac sous un troisieme titre La Comtes-se a deux maris. C’est seulement en 1844, lorsque les Scenes de la vie parisienne pri-rent leur place dans l’edition de la Comedie humaine, que Balzac donna a sa nouvelle le titre qu’elle porte aujourd’hui. La comtesse Ida Visart de Bocarme etait une grande admiratrice belge de Balzac. Elle lui offrait des cadeaux precieux et touchants dont il se moquait tout en admi-rant sa reelle bonte.
A madame la comtesse Ida de Bocarme, nee du Chasteler Allons! encore notre vieux carrick! Cette exclamation echappait a un clerc appartenant au genre de ceux qu’on appelle dans les etudes des saute-ruisseau, et qui mordait en ce moment de fort bon appetit dans un morceau de pain; il en arracha un peu de mie pour faire une boulette et la lan^a railleusement par le vasistas d’une fenetre sur la-quelle il s’appuyait. Bien dirigee, la boulette rebon-dit presque a la hauteur de la croisee, apres avoir frappe le chapeau d’un inconnu qui traversait la cour d’une maison situee rue Vivienne, ou demeu-rait maitre Derville, avoue. — Allons, Simonnin, ne faites donc pas de sot-tises aux gens, ou je vous mets a la porte. Quelque pauvre que soit un client, c’est toujours un homme, que diable! dit le maitre-clerc en interrompant l’ad-dition d’un memoire de frais.
HonorE de Baizac Le saute-ruisseau est generalement, comme etait Simonnin, un gar^on de treize a quatorze ans qui, dans toutes les etudes se trouve sous la domination speciale du principal clerc dont les commissions et les billets doux l’occupent tout en allant porter des exploits chez les huissiers et des placets au Palais. Il tient au gamin de Paris par ses mreurs, et a la Chicane par sa destinee. Cet enfant est presque toujours sans pitie, sans frein, indisciplinable, faiseur de couplets, goguenard, avide et paresseux. Neanmoins presque tous les petits clercs ont une vieille mere logee a un cinquieme etage avec laquelle ils partagent les trente ou quarante francs qui leur sont alloues par mois. — Si c’est un homme, pourquoi l’appelez-vous vieux carrick? dit Simonnin de l’air de l’ecolier qui prend son maitre en faute. Et il se remit a manger son pain et son fromage en accotant son epaule sur le montant de la fene-tre, car il se reposait debout, ainsi que les chevaux de coucou¹, l’une de ses jambes relevee et appuyee contre l’autre, sur le bout du soulier. ¹ coucou m — ancienne voiture publique a deux roues pouvant contenir de cinq a six personnes et assurant le transport des Parisiens a la campagne
Le colonel Chabert 9 — Quel tour pourrions-nous jouer a ce Chinois-la? dit a voix basse le troisieme clerc nomme Go-deschal en s’arretant au milieu d’un raisonnement qu’il engendrait dans une requete grossoyee¹ par le quatrieme clerc et dont les copies etaient faites par deux neophytes venus de province. Puis il continua son improvisation: ... Mais, dans sa noble et bienveillante sagesse, Sa Majeste Louis Dix-Huit² (mettez en toutes lettres, he! Desroches le savant qui faites la grosse!), au moment ou Elle reprit les renes de son royaume, comprit... (qu’est-ce qu’il com-prit, ce gros farceur-la?) la haute mission a laquelle Elle etait appelee par la divine Providence! ... (point admiratif et six points: on est assez religieux au Pa ¹ grossoyer — ecrire d’un ecriture plus large, en plus gros caracteres ² Louis Dix-Huit (Louis-Stanislas-Xavier, 1755-1824), petit-flls de Louis XV, fils du dauphin Louis et de Marie-Josephe de Saxe, frere pume de Louis XVI, comte de Provence, roi de France de 1814 a 1824. Pendant la Revolution, il fut l’un des chefs de l’emigration. La chute de l’Empire lui permit de ren-trer a Paris ou Talleyrant lui avait prepare les voies. Il octroya la Charte (le 4 juin 1814) et negocia avec les Allies le traite de Paris, qui conservait a la France ses frontieres de 1792. Re-fugie a Gand pendant les Cent-Jours, il revint apres Waterloo et dut accepter les dures conditions du second traite de Paris (novembre 1815).
HonorE de Baizac lais pour nous les passer), et sa premiere pensee fut, ainsi que le prouve la date de l’ordonnance ci-dessous designee, de reparer les infortunes causees par les af-freux et tristes desastres de nos temps revolutionnai-res, en restituant a ses fideles et nombreux serviteurs (nombreux est une flatterie qui doit plaire au Tribunal) tous leurs biens non vendus, soit qu’ils se trou vas-sent dans le domaine public, soit qu’ils se trou vassent dans le domaine ordinaire ou extraordinaire de la Couronne, soit enfin qu'ils se trouvassent dans les dotations d’etablissements publics, car nous sommes et nous nous pretendons habiles a soutenir que tels sont l’esprit et le sens de la fameuse et si loyale ordon-nance rendue en... — Attendez, dit Godeschal aux trois clercs, cette scelerate de phrase a rempli la fin de ma page. — Eh bien! reprit-il en mouillant de sa langue le dos du cahier afin de pouvoir tourner la page epaisse se son papier timbre, eh bien! si vous voulez lui faire une farce, il faut lui dire que le patron ne peut parler a ses clients qu’entre deux et trois heures du matin: nous verrons s’il viendra, le vieux malfaiteur! Et Godeschal reprit la phrase commencee: — rendue en ... Y etes-vous? demanda-t-il.