Книжная полка Сохранить
Размер шрифта:
А
А
А
|  Шрифт:
Arial
Times
|  Интервал:
Стандартный
Средний
Большой
|  Цвет сайта:
Ц
Ц
Ц
Ц
Ц

Большой Мольн

Покупка
Артикул: 464154.02.99
Доступ онлайн
350 ₽
В корзину
Анри Альбан Фурнье (1886-1914), писавший под псевдонимом Ален-Фурнье, получил мировую известность благодаря единственному завершенному роману «Большой Мольн», написанному в 1913 году, за год до гибели. Воспоминания автора о детских годах, о школе, об играх и думах подростков сочетаются с динамичным сюжетом и романтической интригой, с реалистическим изображением французской провинциальной жизни. Книга адресована студентам филологических факультетов, учащимся старших классов гимназий и школ с углубленным изучением французского языка, а также всем любителям литературы, владеющим французским языком.
Ален-Фурнье, Фурнье, А. Большой Мольн : книга для чтения на французском языке : художественная литература / А. Фурнье. - Санкт-Петербург : КАРО, 2014. - 320 с. - (Litterature classique). - ISBN 978-5-9925-0911-3. - Текст : электронный. - URL: https://znanium.com/catalog/product/1048585 (дата обращения: 29.11.2024). – Режим доступа: по подписке.
Фрагмент текстового слоя документа размещен для индексирующих роботов

                                    
УДК 
372.8
ББК 
81.2 Фр-93
 
А 45

ISBN 978-5-9925-0911-3

Ален-Фурнье
А 45 Большой Мольн: Книга для чтения на французском языке / Ален-Фурнье. — СПб.: КАРО, 2014. — 
320 с. (“Litte´rature classique”)

ISBN 978-5-9925-0911-3.

Анри Альбан Фурнье (1886–1914), писавший под псевдонимом Ален-Фурнье, получил мировую известность благодаря 
единственному завершенному роману «Большой Мольн», написанному в 1913 году, за год до гибели. Воспоминания автора о 
детских годах, о школе, об играх и думах подростков сочетаются 
с динамичным сюжетом и романтической интригой, с реалистическим изображением французской провинциальной жизни.
Книга адресована студентам филологических факультетов, 
учащимся старших классов гимназий и школ с углубленным 
изучением французского языка, а также всем любителям литературы, владеющим французским языком.

УДК 372.8
ББК 81.2 Фр-93

© КАРО, 2014

Об авторе

Анри-Альбан Фурнье (Ален-Фурнье — псевдоним писателя) родился 3 октября 1886 года в небольшом городке в департаменте Шер, в семье 
сельских учителей. После детства, проведенного 
на природе, он поступил в школу в Париже, потом 
перебрался в Брест, чтобы подготовиться к поступлению в Морское училище. Вскоре он отказался 
от карьеры моряка, поняв, что не сможет жить вдали от мест, где прошло его детство, и вернулся в 
Бурж, где стал изучать философию. Позже, выбрав 
карьеру литератора, продолжил занятия в Со, близ 
Парижа.
В лицее будущий писатель очень сблизился с 
Жаком Ривьером, впоследствии ставшим мужем 
Изабель, сестры Анри. Друзья бросились на поиски правды и красоты в искусстве — живописи, 
музыке и особенно литературе. Они первыми открыли имена еще не понятых Поля Клоделя, Шарля 
Пеги, Поля Валери — которые в будущем станут 
видными писателями XX века. В 1905 году Анри 

ОБ АВТОРЕ

встретил девушку, которая под именем Ивонны 
де Гале стала героиней романа «Большой Мольн». 
Короткая встреча, единственный разговор на набережной Сены — и девушка стала любовью всей 
его жизни. Он снова встретится с «Прекрасной 
юной девушкой» лишь спустя восемь лет, в 1913 году, после бесконечных мучительных поисков. Она 
к этому времени будет замужней дамой и матерью 
двоих детей.
В 1907 году он оставил учебу в связи с военной 
службой, позже издавал литературный журнал, 
в котором публиковал поэмы, эссе и сказки, впоследствии собранные под названием «Чудеса», 
и все это время работал над романом, сделавшим 
его знаменитым.
Вскоре после второй и последней встречи с 
«Прекрасной юной девушкой» вышел в свет роман 
«Большой Мольн», начатый сразу после знакомства с ней, бесконечное множество раз переписанный за долгие годы поисков.
Спустя год, 22 сентября 1914 года, в самом начале Первой мировой войны он был убит в лесу 
Сен-Реми под Верденом, во время первой битвы 
на Марне.

PREMIÈRE PARTIE

Chapitre premier
LE PENSIONNAIRE

Il arriva chez nous un dimanche de novembre 189…
Je continue à dire « chez nous », bien que la maison 
ne nous appartienne plus. Nous avons quitté le pays 
depuis bientôt quinze ans et nous n’y reviendrons certainement jamais.
Nous habitions les bâtiments du Cour Supérieur de 
Sainte-Agathe. Mon père, que j’appelais M. Seurel, 
comme les autres élèves, y dirigeait à la fois le Cours 
supérieur, où l’on préparait le brevet d’instituteur, et 
le Cours moyen. Ma mère faisait la petite classe.
Une longue maison rouge, avec cinq portes vitrées, 
sous des vignes vierges, à l’extrémité du bourg ; une 
cour immense avec préaux et buanderie, qui ouvrait 
en avant sur le village par un grand portail ; sur le côté 
nord, la route où donnait une petite grille et qui menait 
vers La Gare, à trois kilomètres ; au sud et par derrière, 
des champs, des jardins et des prés qui rejoignaient les 

PREMIÈRE PARTIE

6

faubourgs… tel est le plan sommaire de cette demeure où s’écoulèrent les jours les plus tourmentés et les 
plus chers de ma vie — demeure d’où partirent et où 
revinrent se briser, comme des vagues sur un rocher 
désert, nos aventures.
Le hasard des « changements », une décision d’inspecteur ou de préfet nous avaient conduits là. Vers 
la fi n des vacances, il y a bien longtemps, une voiture 
de paysan, qui précédait notre ménage, nous avait déposés, ma mère et moi, devant la petite grille rouillée. 
Des gamins qui volaient des pêches dans le jardin 
s’étaient enfuis silencieusement par les trous de la 
haie… Ma mère, que nous appelions Millie, et qui était 
bien la ménagère la plus méthodique que j’aie jamais 
connue, était entrée aussitôt dans les pièces remplies 
de paille poussiéreuse, et tout de suite elle avait constaté avec désespoir, comme à chaque « déplacement », 
que nos meubles ne tiendraient jamais dans une maison si mal construite… Elle était sortie pour me confi er 
sa détresse. Tout en me parlant, elle avait essuyé doucement avec son mouchoir ma fi gure d’enfant noircie 
par le voyage. Puis elle était rentrée faire le compte de 
toutes les ouvertures qu’il allait falloir condamner pour 
rendre le logement habitable… Quant à moi, coiff é d’un 
grand chapeau de paille à rubans, j’étais resté là, sur 
le gravier de cette cour étrangère, à attendre, à fureter 
petitement autour du puits et sous le hangar.

LE PENSIONNAIRE

7

C’est ainsi, du moins, que j’imagine aujourd’hui notre arrivée. Car aussitôt que je veux retrouver le lointain 
souvenir de cette première soirée d’attente dans notre 
cour de Sainte-Agathe, déjà ce sont d’autres attentes 
que je me rappelle ; déjà, les deux mains appuyées aux 
barreaux du portail, je me vois épiant avec anxiété 
quelqu’un qui va descendre la grand’rue. Et si j’essaie 
d’imaginer la première nuit que je dus passer dans 
ma mansarde, au milieu des greniers du premier étage, 
déjà ce sont d’autres nuits que je me rappelle ; je ne 
suis plus seul dans cette chambre ; une grande ombre inquiète et amie passe le long des murs et se promène. Tout 
ce paysage paisible — l’école, le champ du père Martin, 
avec ses trois noyers, le jardin dès quatre heures envahi 
chaque jour par des femmes en visite — est à jamais, 
dans ma mémoire, agité, transformé par la présence de 
celui qui bouleversa toute notre adolescence et dont la 
fuite même ne nous a pas laissé de repos.
Nous étions pourtant depuis dix ans dans ce pays 
lorsque Meaulnes arriva.
J’avais quinze ans. C’était un froid dimanche de novembre, le premier jour d’automne qui fît songer à l’hiver. Toute la journée, Millie avait attendu une voiture 
de La Gare qui devait lui apporter un chapeau pour la 
mauvaise saison. Le matin, elle avait manqué la messe ; 
et jusqu’au sermon, assis dans le chœur avec les autres 

PREMIÈRE PARTIE

8

enfants, j’avais regardé anxieusement du côté des cloches, pour la voir entrer avec son chapeau neuf.
Après midi, je dus partir seul à vêpres.
— D’ailleurs, me dit-elle, pour me consoler, en brossant de sa main mon costume d’enfant, même s’il était 
arrivé, ce chapeau, il aurait bien fallu sans doute, que 
je passe mon dimanche à le refaire.
Souvent nos dimanches d’hiver se passaient ainsi. 
Dès le matin, mon père s’en allait au loin, sur le bord 
de quelque étang couvert de brume, pêcher le brochet 
dans une barque ; et ma mère, retirée jusqu’à la nuit 
dans sa chambre obscure, rafi stolait d’humbles toilettes. Elle s’enfermait ainsi de crainte qu’une dame de 
ses amies, aussi pauvre qu’elle mais aussi fi ère, vînt la 
surprendre. Et moi, les vêpres fi nies, j’attendais, en lisant dans la froide salle à manger, qu’elle ouvrît la porte pour me montrer comment ça lui allait.
Ce dimanche-là, quelque animation devant l’église 
me retint dehors après vêpres. Un baptême, sous le porche, 
avait attroupé des gamins. Sur la place, plusieurs hommes 
du bourg avaient revêtu leurs vareuses de pompiers ; 
et, les faisceaux formés, transis et battant la semelle, 
ils écoutaient Boujardon, le brigadier, s’embrouiller 
dans la théorie…
Le carillon du baptême s’arrêta soudain, comme 
une sonnerie de fête qui se serait trompée de jour et 
d’endroit ; Boujardon et ses hommes, l’arme en ban
LE PENSIONNAIRE

9

doulière1 emmenèrent la pompe au petit trot ; et je les 
vis disparaître au premier tournant, suivis de quatre gamins silencieux, écrasant de leurs grosses semelles les 
brindilles de la route givrée où je n’osais pas les suivre.
Dans le bourg, il n’y eut plus alors de vivant que le 
café Daniel, où j’entendais sourdement monter puis 
s’apaiser les discussions des buveurs. Et, frôlant le mur 
bas de la grande cour qui isolait notre maison du village, j’arrivai un peu anxieux de mon retard, à la petite 
grille.
Elle était entr’ouverte et je vis aussitôt qu’il se passait quelque chose d’insolite.
En eff et, à la porte de la salle à manger — la plus 
rapprochée des cinq portes vitrées qui donnaient sur 
la cour — une femme aux cheveux gris, penchée, cherchait à voir au travers des rideaux. Elle était petite, coiffée d’une capote de velours noir à l’ancienne mode. 
Elle avait un visage maigre et fi n, mais ravagé par l’inquiétude ; et je ne sais quelle appréhension, à sa vue, 
m’arrêta sur la première marche, devant la grille.
— Où est-il passé? mon Dieu! disait-elle à mi-voix. 
Il était avec moi tout à l’heure. Il a déjà fait le tour de 
la maison. Il s’est peut-être sauvé…
Et, entre chaque phrase, elle frappait au carreau 
trois petits coups à peine perceptibles.

1  l’arme en bandoulière — с оружием на перевязи

PREMIÈRE PARTIE

10

Personne ne venait ouvrir à la visiteuse inconnue. 
Millie, sans doute, avait reçu le chapeau de La Gare, et 
sans rien entendre, au fond de la chambre rouge, devant 
un lit semé de vieux rubans et de plumes défrisées, elle 
cousait, décousait, rebâtissait sa médiocre coiff ure… 
En eff et, lorsque j’eus pénétré dans la salle à manger, 
immédiatement suivi de la visiteuse, ma mère apparut 
tenant à deux mains sur la tête des fi ls de laiton, des 
rubans et des plumes, qui n’étaient pas encore parfaitement équilibrés… Elle me sourit, de ses yeux bleus 
fatigués d’avoir travaillé à la chute du jour, et s’écria :
— Regarde! Je t’attendais pour te montrer…
Mais, apercevant cette femme assise dans le grand 
fauteuil, au fond de la salle, elle s’arrêta, déconcertée. 
Bien vite, elle enleva sa coiff ure, et, durant toute la scène 
qui suivit, elle la tint contre sa poitrine, renversée comme 
un nid dans son bras droit replié.
La femme à la capote, qui gardait, entre ses genoux, 
un parapluie et un sac de cuir, avait commencé de s’expliquer, en balançant légèrement la tête et en faisant 
claquer sa langue comme une femme en visite. Elle 
avait repris tout son aplomb. Elle eut même, dès qu’elle 
parla de son fi ls, un air supérieur et mystérieux qui nous 
intrigua.
Ils étaient venus tous les deux, en voiture, de La 
Ferté-d’Angillon, à quatorze kilomètres de SainteAgathe. Veuve — et fort riche, à ce qu’elle nous fi t com
Доступ онлайн
350 ₽
В корзину